La malédiction de la foulée-super-moche

La foulée du runner… Vous savez, cette espèce de pétasse qu’on essaie de maîtriser tant bien que mal : améliorer sa cadence (nombre de pas par minute), raser plus le sol, ou, au contraire, avoir une foulée plus bondissante en fonction du type d’épreuve, essayer de ne pas « taper », qu’elle ne soit pas trop écrasée, qu’elle soit esthétique pour faire des jolies photos…

Pas de bol pour moi, je cours en canard. J’ai beau essayer de la travailler, de « courir en suivant une ligne », comme qu’ils-disent-qu’il-faut-faire, cela ne change rien. J’ai les genoux qui tournent vers l’intérieur et du coup les pieds qui partent inévitablement vers l’extérieur. Qu’on se l’avoue, c’est très moche. Très embarrassant aussi. Pendant longtemps j’ai eu honte de ma foulée-moche.

Ma foulée moche


J’ai souvent le droit à des commentaires à ce sujet. Les gens dans la rue qui se parlent entre eux pour dire « EULOLO regarde comment-qu’elle-court la fille devant ? » (cela va sans dire, sans aucune discrétion), le mec qui te suit mort dans de rire dans la rue « hé mais pourquoi tu cours comme ça ? », le mec qui se met devant toi pour imiter ta foulée, le podologue qui te fait courir sur un tapis et qui te sort « ah oui t’as carrément les pieds qui se barrent dans tous les sens »…

Parfois ces commentaires sont amusants, mais globalement, je suis un peu arrivée au même point que quand on me chante la chanson Lucie de Pascal Obispo 6 fois par jour. Je sature (oui dans la vraie vie je m’appelle Lucie et pas Lucette). Laissez-moi tranquille avec mes jambes qui partent en c*uille une bonne fois pour toute. 

J’ai une légère déformation des pieds très fréquente chez les femmes (ça s’appelle hallux valgus pour ça aussi ils n’auraient pas pu faire plus moche) qui fait que j’ai une manière singulière de courir. 

Le point positif, c’est qu’on me reconnaît de loin. Dès fois, je croise des gens que je connais lors de mon petit run dominical en solo, et ils me disent qu’ils m’ont reconnu à ma foulée. Pareil sur les courses, pas besoin de dire aux gens de quelle couleur est mon tee-shirt, ils sauront me voir arriver…

Finalement, j’en fait peut-être un peu trop des caisses avec mes histoires de pieds. Quand on se met sur le côté d’une course pour voir les gens passer, on se rend compte que globalement, rare sont les coureurs qui ont une jolie foulée. Même parmi les premiers… 

Ce message s’adresse donc à tout ceux, qui comme moi, ont une foulée toute moche : osons courir comme des dindons, c’est toujours mieux que d’être un dindon (ou une dindonne) affalée dans son canap’.

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