Dans l'ordre pas du tout chronologique des choses, voici mon compte-rendu du semi-marathon de Barcelone en février 2018 oui j'ai 6 mois de retard, et alors?. J'étais inscrite au marathon de Paris d'avril, mais j'avais tout de même envie de me challenger sur la distance. Je sais que c'est très mal de se focaliser sur plusieurs objectifs en même temps et je risque de brûler en enfer, mais étant donné que je ne m'étais pas encore faite à l'idée de refaire un marathon, j'avais vraiment besoin de cet objectif intermédiaire. Cela tombe bien, le semi-marathon de Barcelone se tient le week-end où j'ai prévu d'aller y voir Bob...

L'inscription se fait facilement en ligne (il faut juste trouver le bouton pour switcher du Catalan au Castillan j'avoue je ne suis pas bilingue catalan) et surprise... les frais d'inscription ne s'élèvent qu'à 28 euros. On est loin des 58 euros (aux dernières nouvelles) de l'édition parisienne (voir mon compte-rendu de l'édition 2017 du semi-marathon de Paris ici).

Retrait du dossard 

Celui-ci se fait les deux jours avant la course, au centre commercial Les Arenas sur la plaça Espanya. Il s'agit d'une ancienne arène reconvertie... en shopping mall. Pas besoin d'aller plus loin pour comprendre le point de vue de la Catalogne sur les combats de taureaux. Le village du coureur se trouve au dernier étage d'où l'on a une vue imprenable sur la ville et sur le Tibidabo, la colline au sommet de laquelle se dresse une imposante église qui surplombe la ville. 

Dans le sac du coureur : des lentilles en boite whaaatt?, des tracts, mon dossard et un tee-shirt noir et saumon. Je suis un peu déçue car les tee-shirts sont genrés. J'aime quand les femmes et les hommes ont le même tee-shirt et je ne comprends pas l'intérêt de faire deux maillots distincts. Surtout qu'à chaque fois, les filles ont le droit à des couleurs girly. Je n'aime pas être considérée comme une Barbie en plus le saumon ça me donne mauvaise mine et ça fait ressortir tous mes boutons. Tant pis, je le mettrai pour faire de la peinture ou je le donnerai à une copine.

Devinez qui est le sponsor?

La course 

Petite nuit agitée où je rêve que je fais des prévisions sur mon temps d'arrivée à l'aide d'un boulier comme dans les classes d'école des années 40. Mon dernier record sur la distance est de 1h39mn32sec au semi-marathon de Vincennes mais je n'avais pas eu de bonnes sensations et étais restée sur ma faim. J'espère arriver à 1h38 aujourd'hui et je rêve même de pouvoir faire 1h37mn59 oui une seconde ça change tout dans la tête et dans les pieds.

Rendez-vous pour le départ à l'Arc de Triomphe de Barcelone. Il fait une dizaine de degrés, il n'y a pas de vent... les conditions s'annoncent idéales.

PAN du départ à 8h45 pétantes (qui a dit qu'en Espagne on vivait tard????). BIM, on bifurque à gauche direct, on longe le port (je ne le vois pas). J'essaie de partir doucement en me réglant à 4.42 mn/km histoire de ne pas me cramer dès le début, comme cela a pu m'arriver sur quelques dernières courses. Je me retourne et vois Bob, qui est juste derrière moi alors qu'il vise 1h40, ce qui lui vaut la peine de se faire engueuler par moi je sais je suis une terrible bonne femme. 

Passés les 3 premiers km, où je me dis que je ne suis peut-être pas dans de très bonnes dispositions aujourd'hui, mon second souffle se met finalement en place et je commence à dérouler tranquillement. On m'avait prévenue qu'il y avait un faux plat au km4, je ne le sens pas. Je regarde ma montre tous les km et j'hallucine un peu des temps qu'elle m'indique... 4.22, 4.32, 4.26... Les temps ressemblent plus à ce que je ferais sur un 10km. J'essaie de me ralentir en vain, peut-être que c'est un jour "avec".

Les km s'enchainent, je suis toujours sur le même rythme et les jambes tiennent le coup. Le parcours est tout tout plat, vraiment pas de difficultés. Les km 13/14 me semblent interminables : on remonte et redescend l'avenue Diagonale, ce qui me prend en tout 13 longues minutes mais me donne le droit de faire un coucou à Bob de l'autre côté qui a l'air encore en forme.

On longe enfin la mer, on a le droit a une toute petite/kiki bosse ridicule qui dure 50 mètres et on fonce vers l'arrivée. On m'avait dit que les courses à Barcelone étaient très populaires et que les gens sortaient pour encourager les coureurs. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé la veille, mais il n'y a pas grand monde pour nous crier des VAAAMOOOS ou tout autres types d'espagnoleries...

Terrible arrivée : j'aperçois une arche et me dis que ça y est, la fin approche... Je sprinte de toutes mes forces, le genre de sprint où tu as l'impression de voler et doubler des Porsche... mais en fait, ce n'est pas l'arrivée... Il y a 10 arches avec le nom des sponsors qui se succèdent les unes aux autres avant l'arche finale. Je me traine en crachant mes poumons jusqu'à celle-ci en me faisant doubler par tout ceux que je viens de dépasser et qui, eux, SAVAIENT les traitres. 

A l'arrivée, ma montre m'indique 300mètres de plus que la distance officielle d'un semi... Je sais que les montres ne calculent pas de manière exactement fiable les distances, mais je suis déçue car d'habitude, l'écart n'est pas aussi important et va souvent dans l'autre sens... Je me voyais déjà passer sous les 1h36... 

Le temps final est de 1h36mn59 secondes j'avais bien dit qu'une seconde changeait tout. Ce nouveau record sera à mon avis très compliqué à battre...

J'avais lu qu'il y aurait des masseurs à l'arrivée, dans la gare routière étrange comme endroit pour se faire masser on en conviendra. Effectivement, après une petite attente de 20 minutes, me voilà allongée sur le ventre avec non pas 1 MAIS 2 étudiants en kiné qui s'attardent sur mes gambettes. Gros moment de plaisir qui vaut tous les cheeseburgers-post-semi-marathon du monde (même ceux avec du gorgonzola).

Un parcours tout plat

Conclusion 

Un semi à faire pour le record sur un week-end, pour profiter de la belle capitale catalane et manger du bon jamón.