Le vide intersidéral du coureur sans objectif

Depuis novembre, j’ai pas mal enchainé les courses. 5km, 10km, cross, puis semi-marathon de Barcelone il y a 10 jours. Le semi était l’objectif que j’avais en ligne de mire depuis le marathon de Paris de l’an dernier. Ce pourquoi je m’entrainais en me disant que je ferais une bête de course et que je péterais mon temps en quatorze mille morceaux. Manque de bol, je me suis craquée…

Forcément, après une aussi longue course, il faut se reposer un peu. J’ai pris 10 jours à la cool, mais j’avoue ne pas avoir hyper bien vécu ceux-ci, surement encore plus parce-que j’ai le seum de ne pas avoir atteint mon objectif. Déjà, j’ai l’impression d’avoir pris 3 kilos (et c’est surement le cas) à enchainer les restos-gras, les cocktails-alcoolisés, les apéros-encore-plus-gras, les paquets de gâteaux au travail… Mais surtout, je ne sais pas où je vais sportivement.

Voilà donc où j’en suis, et où on se retrouve tous à un moment donné : JE FAIS QUOI MAINTENANT ? Quel nouvel objectif va bien pouvoir me donner envie d’aller courir comme un mulet autour d’une piste le soir par 5 degrés ? A quoi vais-je pouvoir me raccrocher pour m’empêcher de manger des babybel fourrés dans de la brioche Pasquier ? Qu’est-ce qui pourrait me donner envie de NE PAS aller me prendre une grosse caisse au gin-tonic après le travail ? 

On me parle de 10km… Mouais, j’ai déjà fait mon RP il y a un mois et si c’est pour gagner juste 5 secondes, ça n’a pas trop d’intérêt. Un Semi ? C’est trop long. Un Marathon ? encore-plus-trop-long… Du sprint ? Je suis trop petite. Du trail? J’aime pas les côtes et j’ai peur des bêbêtes. Du demi-fond ? Je suis trop grasse (la faute aux Babybel dans la brioche Pasquier) et je vais avoir l’air d’un dindon au milieu de poules-coquettes sur la piste… UN COUP DE POING DANS LE NEZ ?

Non mais c’est vrai, on a le droit de se laisser aller, mais pas trop longtemps… Après vient la débandade, l’arthrose, la flémingite aigue, le poulet au four du dimanche, les copains qui nous tendent des embuscades parce qu’ils sont jaloux de notre ventre plat… et toutes ces excuses qui nous guettent au coin de la rue depuis les débuts de notre carrière d’athlète-semi-pseudo-professionnel.

Alors vite, vite, VITE, VITEUUUH, on se dépêche de trouver un objectif, même s’il s’agit d’une course de 3km en courant à l’envers dans un champ de maïs, avant de devenir un gros lardon ramoli.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Instagram