Compte-rendu 10km Cursa Moritz à Barcelone

Depuis que j’ai fait un super temps sur une course de 5km, j’ai une envie folle-furieuse de battre mon record sur 10km. Mon contre-record sur la Cursa Nassos m’a un peu freinée et j’ai un peu peur de me réinscrire sur un 10km, surtout à 3 semaines du Semi de Barcelone. Une contre-performance ne serait pas la bienvenue pour le mental. Mais tout le monde me conseille la Cursa Moritz, organisée dans le quartier Sant-Antoni à Barcelone. Pour la petite histoire, Moritz, c’est une marque de bière locale. Un peu comme si on avait une course 1664 à Paris. Sur un malentendu, et me disant qu’au pire ça fera un bon entrainement pour le semi, je m’inscris, et Bob aussi (il n’y aura donc personne pour faire office de garde-manteau ce jour-là). 

Je suis persuadée que je ne suis pas d’attaque pour faire un RP et la veille au soir, je m’octroie donc un bon gros verre de vin blanc bien sucré comme je les aime, et je mange des pâtes à la truffe et aux bolets dans un italien qui paye pas de mine dans le Raval (promis, je donnerai bientôt mes bonnes adresses à Barcelone pour ceux que ça intéresse).


Jour J

Je me réveille la tête dans les fesses, pas envie de courir. En plus avec Bob on a du mal à digérer l’italien de la veille (on parle des pâtes hein, pas du serveur). Il pleut dehors. Bob avait laissé ses chaussures sur le balcon et elles sont trempées jusqu’à la semelle. Cela fait 1 mois demi qu’on n’avait pas vu la pluie, et fallait que ça tombe aujourd’hui.

En direction du métro avec nos grosses doudounes-qu’on-avait-pas-ressorti-depuis-mars-à-Paris, je fais la réflexion à Bob « j’ai souvent fait mes records sous la pluie ».

Arrivée sur place, il pleut des cordes. On laisse nos affaires au vestiaire, et je me retrouve sous le déluge avec mon kiki-short et mon kiki-top-qui-montre-mon-bide au milieu des gens qui ont sorti leur k-way et les sacs poubelles pour l’occasion. Bob me dit que j’ai l’air débile. M’en fous, j’aurai pas chaud au moins. 

On s’échauffe sur les airs de Daddy Cool, et ça me donne la pêche. Les gens dans mon SAS ont formé une sorte d’écosystème pour se tenir chaud, on court tous en rond les uns derrière les autres comme dans un manège à chevaux.

2mn avant le départ de la course, le sort nous inflige une pluie digne d'une douche au Kärcher, tout le monde hallucine, et les organisateurs balancent Highway to Hell d’AC/DC à toute blinde.

Pan du départ

On pèse tous 4kg de plus que notre poids habituel. Mon corps est engorgé d’eau comme une éponge après la vaisselle du dimanche. Un mec nous attend avec un haut-parleur 200m après le départ et gueule « Solo es aguaaaaa – el agua no mata ». 

Perso, une fois lancée, la pluie ne me dérange pas trop. Dans l’ouest de la France, on grandit avec la pluie comme si c’était une petite-soeur un peu chiante. Je me dis qu’on va tenter de prendre l’allure du RP, et tant pis si ça casse.

J’essaie de ne pas partir trop vite, parce-que c’est important d’apprendre de ses erreurs, sinon ça ne sert à rien de les faire (même si le coup de partir trop vite, ça m’arrive souvent). 4mn15 au premier kilomètre, c’est parfait.

2e kilomètre en faux plat. On m’avait prévenue. J’arrive à le passer à 4mn16 mais je me dis d’emblée que ça va être chaud de garder le rythme et je choppe un petit morceau de sucre dans ma chaussette magique que je cache dans ma brassière à toute les courses (vous savez pourquoi j’ai l’air d’avoir des gros boubz).

Ce qui est bien après les montées, c’est la descente. On se retrouve sur la longue avenue de les Corts Catalanes, et je me souviens de la dernière fois que j’ai couru ici, sur le 5km de la Jean Bouin, et que j’avais mes DEUX lacets défaits comme une débutante. 2km de ligne droite aussi cette fois-ci, et qu’est-ce que c’est loong et chiiiant. J’essaie de compter les feux rouges pour passer le temps.

cursa moritz barcelona
Sous le déluge
Tiens, j’avais super bien étudié le parcours, mais je ne m’étais pas rendue compte qu’on passerait sur la plaza Catalunya, et devant le H&M… Pour de vrai on s’en fout mais je découvre la ville et des endroits que je connais déjà via un autre itinéraire.

C’est marrant, à chaque fois sur les courses, je me retrouve toute seule sur 20m. Les gens devant vont toujours trop vite, et les gens derrière n’arrivent pas à s’accrocher à moi. Je me sens un peu Rémy. Jusqu’à ce qu’un mec me rattrape et se mette à souffler comme un veau dans mes oreilles.

Je passe le km5 en 21mn20. Je calcule donc que si je veux passer sous la barre des 43mn, j’ai exactement 20 secondes de battement. 20 secondes que je peux me permettre de perdre mais pas plus. Je cherche mon sucre dans ma cachette secrète mais ma chaussette est toute détrempée, le sucre a fondu et je me retrouve littéralement en train de sucer ma chaussette pour prendre ce qu’il en reste (anecdote qui valait la peine d’être écrite).

Km 8. Voilà la fameuse montée qui sent le steak avarié que j'appréhende depuis le début. J’accroche un mec devant moi. C’est dur, je résiste mais je perds un peu de temps. Jusqu’à la délivrance. Car une descente m’attend après. Une fois la montée passée, je me dis que la course est finie  Le plus dur est fait, y’a plus qu’à aller jusqu’au bout.

Une dernière grande ligne droite, 2 virages à droite, et la ligne d’arrivée pointe le bout de son nez. Encore une fois, il y a 5 arceaux avant qui rendent la fin interminable. Ma montre sonne le km10 bien avant la ligne d’arrivée. Argh, il va falloir que j’accélère pour passer sous les 43mn parce-que ça va être chaud.

ligne d'arrivée 10km cursa moritz
Ligne d'arrivée

Je passe finalement l’arche en 42mn55, avec une distance de 10,110km à la montre. Contente de faire tomber la barre des 43mn. 

Je crois que je suis un escargot, j’ai besoin de la pluie pour me sentir bien sur une course, elle empêche mon corps de surchauffer.

Au final, j’ai fait mon km le plus rapide en 4mn08 (le km10) et le moins rapide en 4mn23 (sans surprise, le km8 avec le faux-plat). Je suis très contente, c’est une course très bien gérée.

2mn après, je suis en train de grelotter de manière ridicule en priant le bon Dieu de toutes mes forces pour ne pas choper la gastro-synuso-grippe. 

Pour célébrer ça, on fait une grosse Crêpe-Party (oui, avec des majuscules) l’après-midi, avec plein de Nutella-qui-colle-les-doigts.

Conclusion

Je recommande cette course, elle est plutôt rapide (beaucoup viennent de loin pour la faire) et validée par la fédération d’athlétisme catalane. Le parcours consiste en une grande boucle qui tournicote un peu et est chouette, dans le centre de Barcelone. Par contre, ne cochez pas comme la moi la case pluie au moment de l’inscription.

parcours 10km Cursa Moritz
Trace GPS du parcours

1 commentaire:

  1. super Lucie, Merci pour nous faire partager, tes exploits, à travers ce joli texte que tu nous donnes et qui nous fait sourire du début jusqu'à la fin.
    mille gros bisous ma chérie

    RépondreSupprimer

Instagram