A Barcelone, chaque quartier organise sa course populaire tous les ans. Je voulais faire un 10km avant de finir l’année, et je me suis rabattue sur la course de mon quartier voisin, La Sagrera. En cherchant sur internet et en en parlant autour de moi, c’est la course qui s’avérait la plus adéquate pour faire un temps sans avoir besoin de faire 100km en voiture (j’ai été vaccinée par mon dernier cross pour lequel j'ai dû traverser la moitié de la Catalogne pour prendre le départ).

La veille de la course, je me retrouve dans un vieil hangar en fin de vie pour récupérer mon dossard. Dans le pack du coureur, j’ai le droit à un bouillon de légumes en brique et une canette de bière schizophrénie bonjour... J’ai aussi un joli tee-shirt violet qui complète mon arc-en-ciel de tee-shirts de course, et qui s'ajoute à ma collection de tee-shirts barcelonais (on me disait il n’y a pas longtemps sur Instagram que mes accoutrements sur les photos étaient très « parisiens »). 

Je fais encore une fois tout ce qu’il ne faut pas faire la vieille d’une course… Après-midi shopping de Noël à trainer dans les boutiques, soirée chez une copine avec en guise de dîner un gros brownie au chocolat à 250g de beurre heureusement que j’avais mangé des pâtes le midi pour faire genre... 

Réveil en fanfare le dimanche à 7h30. Shit. C’est l’heure à laquelle je me réveille tous les jours pour aller bosser. Ma vie de chômeuse me manque… Au moins la semaine je pouvais faire des grasses mat’ pour compenser des lever-aux-aurores du week-end.

Bob est malade-du-nez-qui-coule-comme-une-cascade. Mais j’arrive à le trainer avec moi pour m’encourager la vraie raison c’est que j’ai besoin d’un garde-robe sur place. 

1.5km me sépare de chez moi au départ. Parfait pour faire un petit échauffement dans les rues désertes du matin en fait pas si désertes que ça, à 8h du matin y’a tous les gens bourrés qui sortent de boite et conduisent comme des tarés.

Quelques accélérations en ligne droite et hop direction le départ. Je parle avec deux papys qui font la course tous les ans et qui me donnent quelques conseils : premier virage à droite, montée aux km3 et 8, sinon tout plat.

Le départ est en descente. J’essaie de ne pas partir comme une bombe comme j’ai la mauvaise habitude de le faire sur les 10km… J’ai beau essayer de me freiner, la montre indique un rythme de 3mn55. Je me dis que c’est pas possible elle doit beuguer. Le premier km sonne tout de même à 4mn05, je suis largement au dessous du rythme que je visais (4mn15/20). 

2e et 3e km en faux plat montant. Je me dis que ça doit être quelque chose la montée annoncée par les deux confrères au 3e km. Finalement y’en aura pas… En revanche, le parcours enchaine les virages à 90 degrés, les faux-plats montants et les faux-plats descendants qui ont toujours un goût de trop court. Je commence vite à me démotiver… Les montées, ce n’est pas mon truc.

Trop de virages tuent le virage… A chaque coin de rue je me demande ce qui peut bien m’attendre derrière. Une montée ? Un autre virage ? 

La course est en deux boucles. Mon temps à la fin de la première boucle est de 21mn20. Autant dire que je sais déjà que je ne vais pas tenir le rythme sur le deuxième tour… C’est toujours le problème avec ce type de parcours : on sait ce qui nous attend et ça passe ou ça casse. En l’occurrence, je ferai 2km à 4mn53 et 4mn36 ce qui me tue ma moyenne.

A l"agonie

J’avais oublié à quel point un 10km est dur. Une nana me passe devant et manque de me faire un croche-pied. Je jure que si elle recommence je lui crame sa queue de cheval à l’arrivée. Le vieux à côté de moi a une foulée qui rase le sol en faisant un vieux bruit et ça me déconcentre… Je me laisse très vite déstabiliser et préfère laisser pépé prendre de l’avance plutôt que de faire subir ça à mes oreilles. 

Je garde du jus pour les derniers 500m et je passe l’arche en 43mn31. 

Record personnel mais je suis assez déçue. Au vu de mon rythme lors de mon dernier 5km, je visais de passer sous les 43mn. Je sais que j’en suis capable mais les faux-plats et virages à outrance auront eu raison de moi. Il n’y a plus qu’à trouver une autre course prochainement pour atteindre l'objectif…